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Explication de Mots Monastiques

Les termes monastiques les plus importants

 

I : Les fonctions des pères moines

  1. L'Abbé ou Chef du monastère:

C'est le parrain et le dirigeant du monastère. Il est choisi par la recommandation des pères moines. Autrefois, son ordre ne dépassait pascelui de l'higoumène, mais à présent chaque monastère a un chef de l'ordre d'évêque.

  1. Le Secrétaire du monastère: " Al Rabbeita"

Ce terme monastique veut dire en arabe, le responsable de la maison. Il est appliqué au père en charge des affaires du monastère.

  1. Le Chantre:

C'est le père responsable de diriger le chœur des cantiques dans le monastère. Il enseigne les cantiques et les louanges (Al Tasbeha)aux pères et aux frères du monastère.

Il est aussi responsable de sonner les cloches aux horaires des différentesprières. Il dirige aussi les louanges matines (Tasbehat nosel leil).

  1. Le père 'candelaft'  (de candle ou chandelles):

Il est responsable de l'allumage des cierges et de la propreté des églises. Il prépare les églises et les autels pour les prières et les messes.

  1. Le Novice:

C'est une personne qui a étéacceptée par l'Abbépour qu'il devienne moine. Au début, il est vêtu d'un habit bleu pour une certaine période puis d'un habit blanc juste avant d'êtredéfinitivement moine.

Cette période est une période d'épreuve et la personne est donc 'sous épreuve'.

Durant cette période, d'une part le monastère l'éprouve pour savoir s'il sera capable de se soumettre à la vie monastique et d'autre part la personne mêmeexpérimente la vie au monastère et décide s'il pourra y continuer sa vie ou pas.

Si tout va bien des deux parts, le novice est accepté comme moine.

  1. Le moine du complexe:

Après avoir passé la période d'épreuve et être devenu moine (ci- haut), le moine commence sa vie monastique dans la communauté(lecomplexe) du monastère. Il performe les travaux qui lui sont chargés.

  1. L'Anachorète:

Le moine commence par une vie en communautéà l'intérieur du monastère. Plus tard, s'il est parfait en adoration et en vie spirituelle, il sort en solitude complète et s'établit dans un endroit isolé, dans une grotte montagneuse; il ne retourne au monastère que pour recevoir la Sainte Communion en périodeséloignées ou pour une autre raison majeure. On l'appelle alors un anachorète.

  1. Le moine 'encloitré' :

C'est un moine qui se renferme dans sa cellule. Au début, il se renferme pour des jours puis des semaines dans lesquels il ne sort qu'en fin de semaine jusqu'à ce qu'il arrive au point d'êtrecomplètement encloitré dans sa cellule.

  1. Le moine 'eskime':

Quand un moine croît dans la vie spirituelle et qu'il sent le besoin et la vive envie de compléter le rituel du 'saint eskime' (ordre particulier et rigide de la vie spirituelle), il obtient une recommandation de son père confesseur et de l’abbé qui alors performe les prières de ce rituel.Il devient alors un moine 'eskime'.

  1. L’Ermite:

L'Ermitage est un degréélevé de la vie spirituelle. Après avoir vécu dans une grotte, le moine s'isole complètement seul dans les montagnes (sans grotte spécifique), jusqu'à ce qu'il atteigne le degré d'ermite. C'est le plus haut degré de la vie spirituelle où lesermites se déplacent facilement d'un endroit à l'autre sans aucun moyen de transport. Les ermites peuvent se réunir ensemble et recevoir la Sainte Communion. On a même appris qu'ils peuvent arriver au monastère pour prendre le pain (korbana) nécessaireà l'Eucharistie dans la messe qu'ils vont célébrer.Ils peuvent même traverser les portes fermées. Quelquefois, ils prient et célèbrent la messedans une église et laissent un peu d'eau sur l'autel, comme indication que la messe aétécélébrée sur cet autel, pour que le prêtre n'y célèbre pas une seconde messe.

 

II : Les locations

  1. Le secrétariat (Al rabbatteya):

C'est le bureau du pèresecrétaire, d'où il dirige les différents travaux du monastère.

  1. Le  'go' :

C'est un mot d'origine assyrienne qui veut dire un dépôt qui contient toutes les affaires nécessaires qui sont distribuées aux moines.Le mot veut aussi indiquer l'endroit où la part de chaque moine est placée.

  1. Le 'meroc':

C'est un mot d'origine grecque qui indique, dans la communauté monastique, la part des objets nécessaires qui a été obtenue par chaque moine; ces objets ayant été divisés en partségales.

  1. Le réfectoire (al mayda):

 Dans chaque ancien monastère, se trouve un réfectoireà l’ouest de l’église.

Autrefois, les moines passaient la semaine dans leurs grottes, dans les montagnes, puis se réunissaient les samedis et les dimanches dans le monastère pour prier. Durant cette période, ils se réunissaient pour manger ensemble (aghaby) après les prières, puis ils retournaient à leurs grottes. A présent, ce système existe encore dans certains monastères.

  1. La cellule monastique :

La cellule du moine se compose de deux pièces. La pièce externe s’appelle ‘al madiafa’, qui veut dire l’endroit où le moinereçoit ses confrères qui le visitent et obtiennent sa bénédiction.

La pièce interne s’appelle ‘al mahbasa’ qui veut dire cloitre ; c’est une pièceuniquementconsacréeau moine. Personne n’y entre, pas même ses confrères. C’est aussi la pièce où il s’enferme pour prier, jeûner et exercer tous ses efforts spirituels comme les prosternations, la lecture, la méditation etc.. C’est l’endroit sacré de la cellule.

  1. Le taphos :

C’est un mot grec qui veut dire cimetière. C’est làoù sont enterrés tous les pères, après les prièresnécessaires à l’enterrement.

En général, le cimetière se trouve à l’ouest de l’église.

  1. La forteresse :

C’est un bâtimentélevé, à grosses pierres, se composant de plusieurs étages. Il n’a pas de porte au niveau du sol, mais la porte s’y élève de six mètres. Cette hauteur diffère d’une forteresse à l’autre.

De la porte de la forteresse s’étend en général, une passerelle mobile en bois, qui s’appuie à son extrémité sur un bâtiment opposé que l’on monte à l’aide d’une échelle, jusqu’à atteindre cette extrémité. Autrefois en cas de danger, la passerelle était élevée de l’intérieur de la forteresse par des chaines en fer de manière àêtre en position verticale, bloquer l’entrée de la forteresse et empêcher ainsi les berbères d’y entrer.

A l’intérieur, la forteresse est aménagée pour pouvoir y vivre un certain temps.

Elle se compose de chambres qui servent de cellules pour les moines.

Au rez-de-chaussée, se trouvent quelques ouvertures débouchant au taphos (cimetière).

Au sommet de la forteresse se trouve, en général, une église portant le nom de l’Archange Michel (l’ange gardien).

Hors danger, les pères quittaient pour poursuivre leur vie normale au monastère.

Il est écrit dans l’histoire ecclésiastique que le pape Chenouda 1er (859-880 A.D), après avoir passé la semaine sainte au monastère de St. Macaire, avait constaté les difficultés qu’envisageaient les moines, face aux bédouins qui les attaquaient de temps à autres. C’est pour cela, qu’il avait fait construire une forteresse dans chaque monastère pour que les moines puissent s’y refugier. (Histoire de l’église copte p. 472. – Al kharida al nafisa vol.2 p.199)

  1. Bethlehem :

C’est l’endroit où l’on pétrie le ‘korban’ (pain de ‘Eucharistie).

Il porte le même nom quecelui où est né notre Seigneur Jésus-Christ, qui s’est présentéLui-mêmeà notre place, en offrande à Dieu Le Père.

 

III. Les habits monastiques

1. La kolonsowa:

Elle était portée par St. Antoine le grand.

Elle couvre la tête puis elle pend de derrière la tête jusqu’aux épaules comme le couvre-tête des enfants, indiquant que le moine doit êtreégalement simple.

Sur la partie couvrant la tête, il y a douze croix (six croix de chaque côté), indiquant les douze disciples de notre Seigneur Jésus-Christ.

Au milieu de la kolonsowa, il y a une raie (coupure) partant du front et arrivant à son tiers. Cette coupure, de 1 cm de largeur, est cousue à la main comme on fabrique un filet, de façon àêtre visible et à ce que les deux moitiés de la kolonsowa soient légèrementespacées.

A la fin de cette raie (coupure), se trouve une croix brodée, située tout juste derrière la tête et qui représente notre Seigneur Jésus-Christ.

La kolonsowa se lie autour du cou par deux rubans fins.

SS Le pape Chenouda III, le 117e pape, a remis en usage cette kolonsowa entre les moines du monastère et c’est lui-même en premier lieu qui l’a portée dans notre époque moderne

La forme de cette kolonsowa que l’on a décrite remonte à l’histoire propagée entre les moines, racontant que St. Antoine portait une kolonsowa( àl’origine sans raie). Un jour, Satan furieux de lui, essaya de l’arracher de sa tête. St. Antoine la tint fortement avec ses deux mains, mais Satan continua à l’arracher de plus en plus fort jusqu’à ce qu’elle se déchira en son milieu.

St. Antoine cria implorant le Christ Jésus et en faisant le signe de la croix.

C’est alors que le démon se transforma en fumée et disparut,relâchant la kolonsowadéchirée en son milieu. St. Antoine prit alors une grosse aiguille (servant à tresser les paniers) et se mit à coudre la déchirure puis la remit sur sa tête.

C’est pour cela que la raie existe de cette manière jusqu’à nos jours. (cf. La sublimité du monachisme p. 153-156).

2. La zone :

C’est une ceinture fabriquée en cuir ou en lin, qui entoure la taille du moine.

En copte on l’appelle le ‘ zounarion’.

Elle indique la force, l’éveil et la préparation continuelle à la lutte.

3. L’eskime :

C’est une sorte de vêtement que portent les moines qui sont arrivésàun degré très élevé en adoration et en fermeté. Il se compose de tiges en cuir reliées en forme de Xet ayant une grande croix de chaque côté (avant et arrière) et aussiune petite croix (sur les deux faces) au milieu de chacun des quatre liens départant des grandes croix.

 

IV. Termes monastiques divers

  1. La loi du monastère :

C’est la loi imposée par l’Abbé du monastère et à laquelle sont soumis tous les moines. Elle comprend l’approbation de certains sujets relatifs au monastere. Tout le monde doit s’y soumettre.

  1. La loi monastique :

C’est la loi gouvernant le système des prières et de l’adoration dans le     monastère. Chaque moine s’y soumet dans sa vie spirituelle suivant les

conseils et la guidance de son père confesseur.

  1. La ‘metania’ :

C’est un mot grec indiquant le changement complet à de l’esprit et du cœur, de sorte à se détourner complètement des immoralités et se diriger au contraire vers Dieu.

En arabe ce mot indique la repentance (retourner à Dieu et quitter les péchés). Elle se manifeste en se prosternant physiquement à terre de manière à ce que le front touche le sol.

  1. ‘ Le jardin des moines ’ (Bostan el Rohban) :

C’est un livre contenant les plus belles histoires des pères moines (de tous degrés) qui ont vécu dans les deserts d’Egypte. Il contient beaucoup de leurs paroles vives.

Il a été composé par St. Palladius sur la demande de Lausas.

C’est pourquoi il est connu comme étant l’histoire Lausacienne. C’est un des plus beaux livres qui nous parlent du monachisme copte durant sa pleine forme. C’est pour cela que certains lecteurs l’avaitappellé ‘le paradis des pères’ puis il fut traduit en arabe au sens de ‘jardin des moines’, chaque moine étant une fleur dans ce jardin, qui incite chacun à suivre le chemin de la vertu.

Il faut noter que St. Palladius est un des plus fameux écrivains de l’histoire copte. Il vécut en l’an 363 ou 364 AD en Galates en Asie mineur. Il s’instruisit en profondeur, puis à l’âge de 23 ans, il commença sa vie monastique dans le mont des oliviers à Jérusalem. En l’an 388, il désira rencontrer des pères moines / ermites coptes pour devenir un de leur disciples. Il arriva en Egypte et passa environ dix ans avec eux et c’est alors qu’il écrivit ce précieux livre qui contient de vrais trésors de paroles des pères moines.

  1. Le salut monastique (Agape) :

C’est un mot d’origine grecque qui signifie amour. Amour de toutes sortes : entre les hypostases de la Trinité, entre Dieu et l’homme, entre l’homme et Dieu, entre l’homme et lui-même, entre l’homme et ses proches ou même entre l’homme et ses ennemis.

Le mot Agape est le salut utilise entre tous les moines du monastère dans tous les monastères égyptiens que ce soit quand ils se rencontrent ou quand l’un deux frappe à la porte de la cellule d’un autre.

  1. Haziz

C’est le fait de répéter continuellement des courtes prières, telle que la prière de Jésus (Mon Seigneur Jésus-Christ aie pitié de moi), de méditer sur des versés de la Bible ou de réciter des psaumes. L’idée, c’est d’avoir l’esprit continuellement tourné vers Dieu.

  1. Theoria:

C’estun mot grec qui veut diredegré spirituel élevé où l’esprit est en état d’extase et peut alors contempler des paysages célestes superbes et se détacher complètement des faits terrestres.

On raconte que St. Jean le court était très souvent dans cet état, au point qu’il oubliait toujours ce qu’il devait délivrer à l’homme au chameau. Il se disait toujours ‘les paniers pour l’homme au chameau’ (pour se rappeler de lui délivrer les paniers qu’il fabriquait). Comme il oubliait toujours car son esprit était occupé par les images célestes, il le faisait entrer en personne pour prendre lui-même les paniers voulus.