Nos Pères

Les Saints Apôtres

L’Eglise célèbre la fête des saints Apôtres le 5 Abib / le 12 Juillet de chaque année. Cette fête a lieu à une date fixe de chaque année, et quoiqu’elle soit appelée la fête des apôtres, elle est en particulier la fête du martyre des Saints Pierre et Paul.

L’Eglise vénère ces deux apôtres d’une profonde vénération, et les louent avec un grand hommage, surtout dans la fraction reliée au jeûne des Apôtres et la fête des Apôtres, durant la messe.

Et, malgré qu’il n’y ait pas beaucoup d’églises portant leurs noms ensemble, il y a quand même une église portant leurs noms dans la région d’Anba Roueis au Caire, et une autre en leurs noms, a Los Angeles en Californie, aux Etats Unis.

Ces deux saints représentent deux excellents exemplaires, du point de vue personnalité, mission et style, chacun d’eux ayant un cachet spécial.

Une telle variété est remarquable ; ainsi Pierre était un des premiers qu’avait choisi le Seigneur (Mt. 10) et Paul n’était pas un des douze disciples, ni même des soixante-dix apôtres, mais le Seigneur l’a choisi finalement après la résurrection et aprè savoir choisi Mathias de plusieurs années. Il n’a point suivi le Seigneur durant Sa mission sur terre, mais il a dit à ce sujet : « Après eux tous, Il m’est aussi apparu à moi, comme à l’avorton ; car je suis le moindre des apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé apôtre parce que j’ai persécuté l’église de Dieu » (1 Co. 15 : 7 – 9).

Bien qu’il eut été le dernier àêtre invoqué, il travailla plus qu’eux tous (1 Co. 15 : 10), ce qui nous indique, que l’important n’est pas la précédence, mais le travail et la fatigue pour Dieu ; quelqu’un peut ne pas être le plus ancien des serviteurs, mais il peut être le plus fort.

Jean-Baptiste n’était pas le premier prophète de l’Ancien Testament, mais, chronologiquement, il en était le dernier ; néanmoins il est écrit : « Parmi ceux qui sont nés de femmes, il n’en a point paru de plus grand que Jean-Baptiste » (Mt. 11 : 11).

Augustin dit à Dieu « J’ai beaucoup tardé à t’aimer », mais malgré ce retard, son amour était plus profond que celui de millions qui l’ont précédé.

Pierre est né à Beit Sayda, et sa famille a vécu à Kafr Nahum. Tandis que Paul est né à Tarse en Cilicie, et se rendit dans sa prime jeunesse à Jérusalem pour achever son éducation religieuse et apprendre la Loi par un des grands enseignants (AC. 22 : 30). L’Apôtre Pierre était marié ; et il est cité dans l’Evangile que le Seigneur a guéri sa belle-mère (Mt. 8 : 14 – 15). Dans ses missions, il emmenait avec lui sa femme, comme une sœur. A ce sujet, St. Paul mentionne cela dans sa lettre aux Corinthiens « N’avons-nous pas le droit de mener avec nous une sœur qui soit notre femme, comme font les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Cephas ? » (1 Co. 9 : 5). Cela dit, car Paul était chaste (1 Co. 7 : 7) et il encourageait les autres àêtre comme lui : « Je voudrais que tous les hommes fussent comme moi ; mais chacun tient de Dieu un don particulier, l’un d’une manière, l’autre d’une autre » (1 Co.7 : 7), et «  Que chacun marche selon la part que le Seigneur lu a faite, selon l’appel qu’il a reçu de Dieu » (1 Co. 7 : 17).

Cela démontre que le Seigneur invite tous les gens à son service, qu’ils soient mariés comme Pierre ou chastes comme Paul.

Pierre a débuté sa vie avec le Christ par l’amour, la confiance et la foi, tandis qu’au contraire Paul l’a commencée par inimité, comme persécuteur de l’Eglise et de tous ceux qui suivaient le Christ ; c’est pourquoi, à sa rencontre sur le chemin de Damas, le Seigneur lui reprocha en disant : «  Saul, Saul pourquoi me persécutes-tu ?» (AC 9 : 4), car en persécutant l’église, tu me persécutes moi-même.

St. Pierre était un simple pécheur de poisson (Mt. 4 : 18). Il était ignorant, n’ayant reçu aucune instruction ni sciences. Il est un de ces ignorants du monde, que Dieu a choisi pour confondre les sages (1 Co. 1 : 27). Il fut dit de lui ainsi que de St. Jean qu’ils étaient « des hommes du peuple sans instruction » (AC. 4 : 13).

Quant à St. Paul, il était un des savants de son époque, ayant étudié à l’université de Tarse et instruit aux pieds de Gamaliel (AC. 22 : 3). Il était réputé pour son instruction et sa passion pour la lecture (AC. 26 : 24).

Cela nous montre que le Seigneur utilise tout le monde dans son royaume ; les savants et les simples de manière égale, l’important étant, d’être des vases honorables pour son œuvre de grâce.

Dans les missions de chacun d’entre eux, il y avait également une distinction :

L’Apôtre Pierre a commencé sa mission, déjà âgé, peut-être même plus âgé que tous les apôtres. C’est pour cela qu’ils le vénéraient, dû à son âge, et que lui-même, en parlant de St. Marc, le nommait  «  Marc mon fils » (1 Pi. 5 : 13), tandis que St. Paul l’apôtre était plus jeune que St. Pierre.

Une autre différence entre les deux apôtres, est que St. Paul l’apôtre a regroupé un plus grand nombre de disciples, que St. Pierre. Il avait Timothée et Tite comme disciples, à qui il leur a écrit des lettres. Il avait aussi d’autres disciples tels que Luc,

Aristarque, Tychique, Carpus, Phoebee la diaconesse, Prisca et Aquillas, et d’autres.

Marc suivit Pierre d’abord puis il s’installa avec Paul, jusqu’à la fin de ses jours (2Ti. 4 : 11).

St. Pierre était connu comme  « l’apôtre des circoncis », ce qui veut dire qu’il évangélisait les juifs, tandis que St. Paul était « l’apôtre des païens » car il évangélisait les nations. C’est ainsi que St. Paul l’Apôtre dit : « Au contraire, voyant que l’Evangile m’avait confié pour les incirconcis, comme à Pierre pour les circoncis, car celui qui a fait de Pierre l’apôtre des circoncis, a aussi fait de moi l’apôtre des païens » (Ga. 2 : 7 – 8). De même, le Seigneur a dit à St. Paul l’Apôtre : « Va, je t’enverrai au loin vers les nations » (AC. 22 : 21). Il lui a dit aussi : «  … de même que tu as rendu témoignage de moi dans Jérusalem, il faut aussi que tu rendes témoignage dans Rome » (AC. 23 : 11).

St. Paul a écrit une lettre aux Romains et des lettres aux églises des nations, et St. Pierre a écrit aux juifs étrangers et dispersés. (1 Pi. 1 : 1).

St. Paul a écrit 14 lettres (épitres) comprenant 100 chapitres, et St. Pierrea écrit deux épitres seulement, comprenant 8 chapitres.

St. Pierre écrivait d’une manière simple, tandis que les lettres de St. Paul étaient compliquées, comme l’a mentionné St. Pierre, en disant : « C’est ce qu’il fait dans toutes ses lettres, ou il parle de ces choses, dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme celui des autres Ecritures, pour leur propre ruine » (2 Pi. 3 : 16).

St. Paul a parlé de sujets théologiques tels que la justification, le renouvellement, la loi, la grâce, le baptême, le clergé, le choix, le rejet et les habitudes juives, choses desquelles St. Pierre n’en a pas parlé.

St. Pierre était impulsif peut-être vu son enthousiasme et son zèle, et le Seigneur l’a béni en lui disant : Tu es le fils du Dieu vivant(Mt. 16 : 15-19). Mais, le Seigneur lui a souvent reproché son impulsivité.

Cela s’est passé lorsque le Seigneur parla de ses persécutions qui devaient prendre place ainsi, que les juifs qui devaient l’exécuter, alors Pierre s’indigna et cria : « A Dieu ne plaise, Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas,Mais Jésus se retournant dit à Pierre : Arrière de moi Satan ! Tu m’es en scandale ; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes»(Mt. 16 : 21 – 23). De même, au lavement des pieds que le Seigneur allait effectuer aux disciples, Pierre s’indigna aussi et refusa que le Seigneur lui lave les pieds. Et, quand Il lui répondit que : « Si je ne te lave pas, tu n’auras point de part avec moi », alors il s’écriaà nouveau :« Seigneur, non seulement les pieds, mais encore les mains et la tête » (Jn. 13 : 8 – 10). Le Seigneur dit aussi : « Ne boirai-je pas la coupe que le Père m’a donnée à boire ? » (Jn. 18 : 10 – 11). Il lui dit aussi : «  Tous ceux qui prendront par l’épée périront par l’épée » (Mt. 26 : 51 - 52).

Ainsi, on remarque que le Seigneur l’a choisi malgré son impulsivité, puis Il a transformé cela, pour le bien, le jour de la Pentecôte. En ce jour, c’est Pierre qui commençaà parler et à expliquer au peuple, les faits qui se passaient (Ac.2), et il les appela à la foi. C’est aussi lui, qui aborda la conversation, le jour de la guérison de l’homme boiteux et il reprocha aux juifs d’avoir préféré un criminel plutôt que le Christ, auprès de Ponce Pilate (AC. 3 : 12 - 26). C’est aussi lui qui, à maintes occasions, prit la parole, comme lorsqu’il dit : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (AC 5 : 29).

C’est ainsi que le Seigneur utilisa l’impulsivité de Pierre pour le bien ; quant à St. Paul, il était enthousiaste mais pas impulsif.

Cette différence dans la manière d’agir est à remarquer, du reproche qu’a fait une fois, St. Paul à St. Pierre. Dans le second chapitre de sa lettre à Galates,  il dit : « Mais lorsque Cephas vint a Antioche, je lui résistai en face, parce qu’il était répréhensible. En effet, avant l’arrivée de quelques personnes envoyées par Jacques, il mangeait avec les païens ; et elles furent venues, il s’esquiva et se tint à l’écart, par crainte des circoncis. Avec lui les autres Juifs usèrent aussi de dissimilation, en sorte que Barnabas même fut entrainé par leur hypocrisie. Voyant qu’ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l’Evangile, je dis à Céphas, en présence de tous : Si toi qui est juif, tu vis à la manière des païens et non à la manière des Juifs, pourquoi forces-tu les païens à judaïser? »(Ga. 2 : 11 - 14).

Enfin, les deux Saints ont partagé, d’un commun accord, certains sujets essentiels tels que le zèle ardent et le martyre.